À l'instar des autres champs d'expertise de l'architecture et de l'ingénierie, les membres de l'équipe patrimoniale ont intégré dans leur travail quotidien la modélisation des données du bâtiment, Building Information Modeling (BIM). Le BIM intègre donc à un modèle 3D unique l'ensemble des données et des informations, toutes disciplines confondues, nécessaires à la construction et à la gestion d'un bâtiment.
Les projets BIM en patrimoine sont aujourd'hui courants et STGM collabore avec plusieurs de ces clients qui exigent dorénavant cette méthode de réalisation. Citons quelques projets de la firme, réalisés ces dernières années, et qui ont intégrés avec succès le BIM: le Manège militaire Voltigeurs de Québec (TPSGC), le Manoir Louis-Joseph-Papineau à Montebello (APC), les Nouvelles-Casernes (CCNQ), l'édifice Louis-S. Saint-Laurent (SPAC) et l'ancien édifice des Douanes (SPAC).
Pour l'équipe, les informations saisies numériquement directement sur le site sont intégrées aux modèles 3D et permettent de gérer des bases de données sous forme de tableaux. Les grandes quantités d'informations ainsi intégrées diminuent les risques d'erreurs, de transfert et de réécriture inutile. L'utilisation de cette méthodologie est devenue providentielle pour les architectes, elle permet non seulement de préparer des documents plus précis pour l'exécution des travaux, mais également de recueillir des statistiques sur l'état des différents éléments qui composent le projet. Ces chiffriers sont en lien direct avec les tableaux d'estimations, par conséquent chaque changement se reflète directement sur la compilation des couts. L'utilisation de cette technologie nous permet de voir presque en temps réel la valeur du projet et de prévoir des ajustements s'il y a lieu. Elle permet également de générer des graphiques très pertinents lorsque vient le temps d'illustrer l'état des composantes de l'enveloppe et d'évaluer la pertinence d'effectuer ou non des travaux. Ces documents peuvent également devenir un outil précieux pour les gestionnaires d'immeubles.
Le BIM est aussi utilisé pour répertorier les éléments d'intérêts archéologiques ou historiques qui sont mis au jour lors des chantiers de restauration. Sur le modèle virtuel, les architectes peuvent également identifier et répertorier des éléments d'intérêts difficiles d'accès ou non visibles. Il peut s'agir par exemple d'un artéfact ou d'un graffiti découvert dans des combles et dont l'accès au public est restreint, voire impossible. Cet artéfact est alors étiqueté virtuellement, cette étiquette réfère à une fiche descriptive que l'archéologue, l'historien, l'ethnologue ou même l'architecte viendra documenter au meilleur de ses connaissances. Cette fiche peut également être bonifiée au fil du temps et des informations recueillies.
Mais au-delà des couts, des aspects techniques, de la construction et de la gestion des bâtiments, dans un futur pas si lointain, la modélisation de l'information favorisera une meilleure documentation des projets patrimoniaux ou non. Éventuellement ces bases de données permettront aux générations futures d'épargner du temps et assura surtout une connaissance plus approfondit du patrimoine bâti d'aujourd'hui et de demain.