Photographie: Ext.- Guillaume D. Cyr / Int. - Alexandre Guérin
Le projet des Maisons de la SODEC est un projet de revitalisation de trois maisons patrimoniales de la Place-Royale situées dans le quartier du Petit Champlain de la Ville de Québec. La maison Milot comprend une galerie d’art. Les maisons Dumont et Le Picart comprennent un rez-de-chaussée commercial. Le deuxième et le troisième étage de chacune des maisons étaient d’anciens bureaux qui ont été convertis en maisons de ville dans le cadre du projet. Finalement, les voûtes des sous-sols, qui sont communicantes entre les trois maisons, abritent un musée. Les objectifs étaient donc de restaurer l’extérieur conformément à la réglementation de l’arrondissement historique du Vieux-Québec, de restaurer les intérieurs de l’ensemble des bâtiments pour maintenir les fonctions existantes, ainsi que d’intégrer un nouveau programme résidentiel à une partie des espaces existants.
Le projet comportait son lot de défis par sa nature, soit : la mixité d’usages, la diversité des systèmes constructifs existants (mur massif de pierre, charpente en bois et structure partielle en béton), la réalisation de travaux en milieu dense et historique, le respect de la réglementation interdisant les appareils mécaniques apparents à l’extérieur et limitant les modifications extérieures, tout en intégrant les commodités nécessaires aux logements d’aujourd’hui et en assurant le respect du code de construction. Malgré tout, un design astucieux a permis d’harmoniser toutes ces contraintes pour en faire un projet complet et exemplaire.
Par exemple, deux issues devaient être aménagées pour permettre l’aménagement des logements. L’accès principal en constitue une et un escalier de secours aurait dû être ajouté. Cela dit, la réglementation n’aurait pas permis la modification de l’apparence des bâtiments avec cet ajout. La solution a donc été de concevoir des balcons selon une facture traditionnelle, un en bois et l’autre en fer forgé, créant des aires de refuges. La nouvelle fonction s’intègre aux contraintes de l’existant.
L’intégration de la mécanique pour permettre la ventilation et la climatisation était aussi susceptible d’avoir un impact visuel. Les unités de climatisation ont été dissimulées derrière des écrans ajourés en bois aussi de facture traditionnelle. Plusieurs conduits, quant à eux, ont été dissimulés dans des espaces existants sous-utilisés comme les conduits de cheminée non fonctionnelle des maisons.
L’enveloppe extérieure a été restaurée selon les règles de l’art. Tous les ornements caractéristiques de l’architecture du régime français comme les étripe-chat dans les soupiraux des voûtes, l’échelle en toiture, les contrevents et tourniquets, les esses, les gouttières en planche de bois avec support en fer forgé, l’épi de faîtage, les pierres de taille des ouvertures et les toitures en bardeau de cèdre, d’ardoise et de planche ont été restaurés de manière traditionnelle.
Puisque l’architecture intérieure n’est pas régie par la réglementation, cela a été l’occasion d’intégrer des éléments de facture plus contemporaine au contexte traditionnel. Une attention particulière a été portée au choix des luminaires, de la robinetterie et des finis du mobilier fixe. Une palette de couleur sobre permet de mettre en valeur les murs de maçonnerie des voûtes, les larges planches de bois des planchers, les poutres apparentes des plafonds et l’imposante charpente des toitures.