En collaboration avec Jean-Philippe Thérrien, stagiaire en architecture
Avec le retour plus fréquent des employés dans les milieux de travail, plusieurs employeurs constatent que les besoins des travailleurs ont évolués, exacerbant l’écart entre les attentes et ce que les milieux actuels offrent aux travailleurs. Dans un tel contexte, comment les environnements de travail peuvent être transformés pour répondre à cette nouvelle réalité, tout en contribuant à améliorer notre santé physique et mentale ? En plus des nouvelles considérations de protection des infections et la démystification des enjeux d’isolement social chez les employés en télétravail, un nombre grandissant d’employeurs se questionne sur le futur de leurs espaces de travail et l’impact qu’ils peuvent avoir sur l’attraction et la rétention de leurs employés. Le bien-être au travail est une préoccupation majeure qui devrait influencer la manière dont le cadre bâti est réfléchi. Demain plus que jamais, l’aménagement des milieux de travail devra proposer des expériences de travail exceptionnelles et stimulantes favorisant autant le bien-être physique que mental des employés. En ce sens, les réflexions sur les milieux de travail entamées dans les dernières années se voient accélérées et l’intérêt pour la biophilie, le design actif ainsi que l’environnement comme facteur d’influence sur la santé et le bien-être au travail sont mis de l’avant.
Le design biophilique est l’une des tendances émergentes à retenir. C’est une approche globale qui se base sur le contact inné de l’humain avec la nature pour son influence positive sur la santé mentale. Bien plus que le simple ajout de plantes à l’intérieur des espaces de travail, une conception axée sur les principes de biophilie favorisera des espaces baignés de lumière naturelle pour l’ensemble des employés et des vues intéressantes mettant l’accent sur des espaces extérieurs à contempler hiver comme été, ou un vis-à-vis avec ses collègues. L’intégration de matériaux naturels, de mobilier et d’accessoires aux formes organiques favorisant les ambiances chaleureuses a aussi une influence positive sur les occupants. Ces liens quotidiens avec la nature dans les espaces de travail seraient notamment reconnus par plusieurs pour diminuer le stress et l’absentéisme des travailleurs, tout en augmentant leur créativité, leur bien-être ainsi que leur productivité.
Un esprit sain dans un corps sain. Pour inciter les occupants à éviter les habitudes sédentaires, la conception active (active design) intègre des initiatives de mobilité au travail. Initialement développée pour adresser les enjeux de santé publique, cette approche encourage l’occupant à intégrer l’activité physique à son quotidien en mettant à profit les caractéristiques du bâti et des aménagements. Par exemple, un bâtiment disposant d’un escalier esthétiquement attrayant et placé avantageusement par rapport à l’ascenseur amènera certainement plus d’occupants à l’utiliser pour se déplacer entre les niveaux. Au même titre, les aires de socialisation disposées stratégiquement vont amener les occupants à se déplacer et se rencontrer au cours de leur journée de travail. La création d’un dégagement entre les postes de travail et les murs et fenêtres extérieurs donne également l’occasion d’aménager un parcours actif intérieur agréable, en plus d’amoindrir l’inconfort thermique des usagers exposés aux variations de température saisonnières de l’enveloppe du bâtiment. À un niveau organisationnel, l’assignation des postes de travail peut être laissée de côté au profit d’un modèle qui impliquera davantage la mobilité des employés et par le fait même la flexibilité des équipes. Combinées à du mobilier « actif » permettant notamment de travailler assis debout ou d’apporter les ajustements requis pour adapter son poste de travail à sa physionomie, ces stratégies sont gagnantes pour faire bouger les employés.
L’approche de travail hybride ayant augmenté les allées et venues des travailleurs et ponctué les journées d’appels Teams, les employés se retrouvent confrontés à une ambiance sonore et visuelle plus dynamique. Cette surstimulation, bien que réconfortante pour certains, peut être irritante pour d’autres. Afin d’offrir une variété d’environnements sonores et visuels répondant aux différents besoins, il est primordial de repenser l’aménagement des espaces de travail selon le niveau d’activités et de bruits des différentes tâches. Le principe de zonage fonctionnel des milieux de travail propose un positionnement des espaces de travail selon une gradation de la stimulation visuelle et sonore, allant des espaces interactifs à calme, en passant par des espaces de transition. Par exemple, les espaces ouverts conçus pour favoriser l’échange entre les employés sont regroupés près des circulations principales mouvementées. À l’inverse, les postes de travail pouvant accommoder des tâches de concentration élevée telles la rédaction ou l’analyse de données sont placés en retrait. À mi-chemin entre les deux, les espaces de transition permettent de créer une zone tampon entre les activités antipodes sur le niveau sonore et visuel. Stratégiquement positionnées, ces dernières zones permettent également de délimiter l’espace en sous-secteurs d’une densité sociale acceptable et d’éviter les grandes aires ouvertes impersonnelles pouvant contribuer à l’inconfort acoustique et visuel. L’ensemble permet ainsi de préserver l’ambiance requise pour les différentes tâches.
Plusieurs employeurs privés et publics ont été sensibilisés à ces tendances et ont entamé une transformation majeure dans leurs milieux de travail, notamment ceux œuvrant dans le domaine de la santé. Parmi les stratégies qui combinent les principes biophiliques et de la conception active, notons le décloisonnement des aires de travail. Les traditionnels bureaux fermés en bordure de fenêtre sont éliminés pour faire profiter l’accès à la lumière naturelle et aux vues sur l’extérieur à un plus grand nombre d’employés. Les salles de réunion de toutes tailles, les salles de création ou encore des salles silencieuses côtoient ainsi des postes de travail en aire ouverte selon une logique d’organisation spatiale spécifique pour chaque entreprise. Dans un monde où le télétravail continuera assurément à prendre une place importante dans les environnements de travail, les espaces communs deviendront invraisemblablement des incontournables pour garder les équipes soudées et en santé.
La réussite de ces aménagements découle toutefois d’une bonne planification et de la création d’un écosystème bâti unique axé sur les activités et les tâches des employés. La planification des nouveaux aménagements de travail est essentielle et ce, autant lorsque prévus dans des installations existantes que pour les nouvelles constructions. L’identification des besoins des futurs occupants devient donc primordiale afin d’établir les différents types d’espaces requis répondant le mieux aux tâches quotidiennes et qui soutiennent la santé physique et mentale des employés.
Chez STGM Planification, l’équipe d’architectes spécialisés se charge d’assurer une telle cohésion. De la collecte de données sur les besoins des organisations jusqu’à l’élaboration des stratégies architecturales, la planification est l’étape à ne pas négliger pour s’assurer d’avoir tous les ingrédients et la recette qui composeront le meilleur projet possible selon les spécificités de chaque entreprise. Jumelée à un travail exceptionnel de conception, une bonne planification permet la création de milieux de travail où les occupants sont entourés de lumière, nature et espaces variés. Des projets tels le Centre administratif du CSSDM ou le Centre de formation de Pomerleau PX3, conçus en collaboration avec notre équipe de designers ne sont que quelques exemples.
Alors que certaines organisations gouvernementales se sont dotées de guides généraux d’aménagement, modèles de travail et recommandations pour l’architecture, d’autres organisations proposent des feuilles de route permettant d’élaborer des milieux de vie favorisant le bien-être des occupants. Depuis quelques années, les critères de la certification pour bâtiments WELL© proposent des mesures spécifiquement axées sur le bien-être physique et mental des occupants en intégrant et bonifiant les principes de design actif et biophilique. Regroupés sous les thèmes de l’eau, l’air, l’alimentation, le mouvement, les matériaux, l’acoustique, le confort thermique, la lumière, l’esprit et la communauté, les mesures de cette certification placent la barre très haute en matière de bien-être physique et mental des occupants. Les établissements certifiés WELL sont ceux qui accueillent des employés non seulement dans des environnements très sains pour le corps (qualité de l’air et de l’eau, alimentation saine, confort corporel, etc.), mais qui apaisent également l’esprit.
Chez STGM, le bien-être des occupants est au cœur du travail de nos professionnels du design, de l’échelle du mobilier à celle de la planification urbaine. Notre bureau de Québec certifié LEED© Platine et sa certification WELL© en cours démontre notre engagement et notre expertise à créer des milieux de vie de qualité pour les occupants ainsi que notre désir de voir nos employés évoluer au quotidien dans un environnement de travail de la plus haute qualité.