L’architecture circulaire – révéler le potentiel de l’existant

08 Apr 2025
Andréa Isabelle
Architecte

La construction d’un bâtiment consomme une quantité considérable de ressources et génère une grande quantité de déchets. De l’extraction des matières premières à leur fabrication, leur installation, leur entretien, leur remplacement, et finalement leur démolition, l’impact environnemental est multiple et significatif. 

 

Il est donc impératif de repenser notre approche quant à l’utilisation des ressources matérielles. La réflexion la plus prometteuse repose sur la reconnaissance du fait que le cycle de vie des matériaux n’est pas linéaire, mais circulaire. À cet égard, le World Congress of Architecture a établi plusieurs principes fondamentaux à intégrer dans la conception architecturale : 

 

  • Prioriser l’utilisation des structures existantes. 
  • Éviter l’emploi de nouveaux matériaux lorsque des matériaux réemployés, récupérés ou conservés peuvent être utilisés. 
  • Réduire la production de déchets à son minimum. 
  • Privilégier les matériaux renouvelables et locaux. 
  • S’assurer que le carbone séquestré par la construction dépasse les émissions de carbone générées. 

 

Lorsqu’il s’agit de requalifier un bâtiment, l’argument financier est souvent mis en avant pour justifier sa démolition et son remplacement par une nouvelle construction. Or, une comparaison strictement économique ne prend pas en compte les nombreux bénéfices liés à la conservation du patrimoine bâti. Outre son importance historique et esthétique, la réhabilitation des bâtiments existants présente des avantages environnementaux indéniables. Préserver ces structures contribue à réduire l’empreinte écologique tout en honorant la mémoire et l’identité architecturale d’une époque. 

 

Le développement durable des villes est un enjeu majeur de notre époque, et la protection du patrimoine joue un rôle essentiel dans cette dynamique. Ces deux notions se rejoignent sur plusieurs aspects. L’objectif du développement durable est de concilier, sur le long terme, les trois piliers que sont l’environnement, le social et l’économie, afin d’assurer un avenir viable aux générations futures. 

 

Il est donc primordial de poursuivre nos efforts pour préserver au maximum notre cadre bâti, non seulement pour des raisons environnementales, telle la gestion des ressources, mais aussi pour des considérations sociales et culturelles : transmission des savoir-faire artisanaux, préservation des valeurs identitaires et historiques, et amélioration de la qualité des espaces urbains. 

 

Photographie: Roger St-Laurent