Devant le tollé de protestation qu’engendre à chaque fois la démolition ou la transformation inhabile d’un de nos bâtiments patrimoniaux, le Gouvernement de Québec agit concrètement avec de nouveau investissement. En effet, la ministre de la Culture et des Communications, Mme Nathalie Roy a annoncé cette semaine que 34,4 M$ serait investi pour la mise en valeur et la protection du patrimoine bâti québécois. Cette somme sera répartie dans le cadre de 56 ententes qui visent à appuyer les municipalités dans des mesures de protection de leur patrimoine bâti.
Personne n’est contre la vertu et on ne peut donc que saluer cet effort concret afin de freiner la dégradation et parfois la perte des bâtiments témoins de notre histoire, mais est-ce suffisant.
À titre comparatif, parallèlement à cette annonce, le gouvernement allouait 525M$ pour 85 chantiers routiers, et ce uniquement dans la région de la capitale nationale. Cette comparaison est peut-être boiteuse, mais la disproportion entre les deux chiffres, 525 vs 34, frappe quand même l'imaginaire.
La protection de notre patrimoine sera un enjeu de plus en plus important dans les prochaines années. Comme les routes, ces bâtiments fragiles se dégradent rapidement et ont besoin d'entretien. Un nid de poule est facile à localiser et l'impact néfaste qu'il a sur notre quotidien impose une action rapide. Une infiltration d'eau dans le mur d'un bâtiment historique est plus pernicieuse. Elle ne dérange personne, est difficile à détecter, mais elle a des impacts catastrophiques et parfois irréversibles sur la structure d'un édifice.
Notre patrimoine bâti mériterait autant d'attention que notre réseau routier et contrairement à lui il n'a aucun effet néfaste sur notre environnement, améliore la diversité et la richesse de notre paysage urbain, et surtout il témoigne de notre passé. Pour nous et pour les générations futures, en prendre bien soin et le sauvegarder est notre responsabilité!