Le problème grandissant des îlots de chaleur.

22 Sep 2023
Stéphan Langevin
Architecte associé principal et Chef de pratique en conception

Au Québec, avec l’automne arrivent les températures fraîches et vivifiantes qui contrastent de plus en plus avec les journées suffocantes de l’été. Avec le temps, les impacts négatifs des changements climatiques se font de plus en plus sentir un peu partout sur notre planète et tous ont pu en être témoins cet été. Feux de forêt plus nombreux et plus puissants, inondations, records de chaleur et évènements météo extrêmes de plus en plus violents, ne sont que quelques-unes des conséquences des modifications de notre climat. Dans nos villes, une des conséquences directes de l’augmentation de la température globale est l’augmentation en intensité des îlots de chaleur urbains.  

 

 

 

 

Qu'est-ce qu'un ilôt de chaleur ?

 

Un îlot de chaleur urbain (ICU) est un phénomène qui se produit dans les zones urbaines où la température est significativement plus élevée que dans

 

 les zones environnantes moins urbanisées. Cela résulte principalement de l'absorption et de la rétention de la chaleur par les matériaux, tels que le béton et l’asphalte, ainsi que par les bâtiments.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les impacts des ilôts de chaleur 

En général, l’impact des îlots de chaleur se manifeste pendant l’été et de plus en plus aux entre-saisons. L’activité humaine comme la circulation automobile et l'utilisation d'appareils de climatisation ainsi que le manque d'espaces verts contribuent à augmenter la température dans les zones urbaines. Les impacts des ICU sont, entre autres : l’augmentation significative des températures dans nos villes, la réduction importante du niveau de confort, l’augmentation de la consommation d’énergie, la dégradation de la qualité de l’air et de la biodiversité ainsi que les effets néfastes sur la santé des personnes vulnérables imposant une pression accrue sur le réseau de la santé.

 

 

Des stratégies à l'échelle de la ville et de l'architecture

Afin d’atténuer les îlots de chaleur et leurs effets, plusieurs stratégies peuvent être appliquées, comme par exemple, la création de parcs, l’intégration de toitures végétalisées, l'augmentation générale de la végétation et de la canopée urbaine, la diminution des surfaces imperméables, l’aménagement de plans d’eau. L'objectif général étant de réduire la chaleur emmagasinée dans les villes et d'améliorer le confort et le bien-être des citoyens.

 

En architecture, nous avons un rôle important à jouer dans la lutte aux changements climatiques et par conséquent dans le contrôle des îlots de chaleur. Performance de l’enveloppe, choix d’une toiture verte ou de couleur pâle, matériaux de revêtement à Albedo élevé, aménagements paysagers généreux favorisant la porosité des surfaces, ne sont que quelques exemples des interventions qui sont à notre portée afin de participer à la réduction des ICU.  

 

 

Toutefois, combattre les îlots de chaleur est un défi complexe qui implique tout le monde, mais qui passe d’abord par des réglementations plus sévères et des plans d’aménagement du territoire plus restrictifs sur certains aspects. En général, ces mesures devraient viser à valoriser le végétal en limitant la présence de surface minérale et imperméable, et ce, par une réduction drastique de l’usage de l’auto solo et par une bonification de l’offre en transport en commun. Une ville devrait être comme une éponge, capable de gérer efficacement l'eau en minimisant les surfaces imperméables afin de la rendre plus résiliante face aux changements climatiques et ultimement plus viable pour sa population.